Saint Laurent au Musée POMPIDOU 1 Publié le 27 Mars 2022 par L'Atelier de Berangere Catégories : #Les salons et les expos, #Découverte Weekend Parisien de mars, j'en profite donc pour aller rencontrer une nouvelle fois Monsieur Yves Saint Laurent au dernier étage du centre Pompidou, ou se trouve l' une des six expositions sur le parcours de Monsieur Yves SAINT LAURENT. Cette exposition se tient jusqu'au 16 mai 2022. Allez! c'est parti pour le Centre POMPIDOU Le 22 Janvier 2002, Yves Saint Laurent se retirait définitivement de la haute couture, après un ultime défilé rétrospectif au Centre Pompidou. Ce choix venait souligner son attachement à l'Art Moderne et Contemporain avec son hommage à Piet Mondrian en 1965 Familier du Musée national d'art moderne, Yves Saint Laurent n'a eu de cesse de s'inspirer des artistes et leurs collections. Le sens de la couleur d'Henri Matisse, l'importance du dessin chez Pablo Picasso ou les motifs de Sonia Delaunay, tout cela a été pour lui autant d'incitations à réinventer la mode, ses lignes et ses couleurs. -La Blouse roumaine (1940) – Henri Matisse / Ensemble inspiré par Henri Matisse (1981). Blouse en étamine de laine brodée de paillettes, rocailles et chenille. Jupe de velours, ceinture de velours et passementerie. Henri Matisse, la blouse Roumaine avril 1940 Bien sûr, vous retrouvez aussi les artistes peintres de l'époque Georges Braque Le Violon (1914) – Pablo Picasso / Cape Hommage à Georges Braque (1988). Drap de laine brodé de paillettes, tubes, rocailles et daim. En 1988, Yves Saint Laurent imagine une collection en « hommage aux artistes » […] il transforme le défilé en une succession de peintures animées. Un groupe de 13 capes inspirées par les compositions cubistes de Braque et Picasso ressemblent, selon la presse de l’époque, à des « tableaux […] reconstitués comme par magie. » Arlequin et femme au collier (1917) – Pablo Picasso. Robe hommage à Pablo Picasso (1979). Crêpe de satin noir et blanc. « Pablo Picasso travaille aux décors et aux costumes des Ballets russes de Serge Diaghilev. Monsieur Saint Laurent, découvre les costumes à l’occasion d’une exposition que la BNF consacre aux Ballets russes : « à partir de ce moment, ma collection s’est construite comme un ballet. J’ai travaillé avec des à-plats de couleur, comme un peintre. » Les Couturières, vous n’êtes pas sans savoir que le satin est une matière très délicate à travailler. Ici, aucune imperfection, tout est bien lisse, les coutures ne grimassent pas. Robe Hommage à Pablo Picasso (1979). Faille moirée brodée d’applications de satin et de faille. Ceinture de satin. Les couleurs choisies et le mouvement giratoire des motifs laissent toutefois deviner l’influence de Robert et Sonia Delaunay sur le couturier : « Révélée par les formes circulaires fragmentées, la couleur est source de mouvement, de dynamisme et d’énergie. » Hum, je trouve ces appliqués un peu grossiers, en tout cas vu de près… Le point bourdon n’est pas des plus réguliers et un peu trop épais… enfin pour ma part. Mais de loin, ça fait de l’effet escompté ! Avec le tableau ci-dessous, on voit assez clairement l’influence du peintre sur le couturier qui a repris ces cercles aux couleurs chatoyantes. Manège de cochons (1922) – Robert Delaunay : « Une paire de jambes noires, emportée par un tourbillon de couleurs, restitue l’atmosphère des fêtes foraines dans les années folles. » Les finitions de cette robe, vue de dos, ne m’emballe pas plus que ça. Le zip caché aurait pu mieux l’être et le raccord au niveau de l’extrémité aussi… Mais, serais-je trop perfectionniste ? Puis les techniques ont évoluées Robe inspirée par les peintures de Fernand Léger. « J’aime les formes imposées par l’industrie moderne, les aciers aux milles reflets plus subtils et plus fermes que les sujets dits classiques ». On reste dans le même esprit que la robe précédente. Les appliqués sont là aussi finis au point bourdon. Composition en rouge, bleu et blanc II – Piet Mondrian (1937) – Robe Hommage à Piet Mondrian (1965). Jersey de laine écru incrusté de noir, rouge, jaune et bleu. Ces robes de coupes simples et aux formes géométriques & abstraites, on ne les présente plus. Elles sont en effet iconiques, incontournables de la maison Yves Saint Laurent. La presse les qualifiait à l’époque de « totalement révolutionnaires ». De près, on remarque que la doublure intérieure au niveau de l’emmanchure est finie à la main : « Derrière ces lignes simples, ces robes sans col et sans manche sont d’une grande complexité technique. Pour recréer les aplats de couleurs bordés de lignes noires, les carrés sont incrustés et combinés entre eux depuis l’intérieur de la robe. Ainsi les coutures disparaissent et rien ne se perçoit à l’œil nu. C’est la sobriété de la ligne qui dicte la technique. » Sans titre (2010) – Etel Adnan / Robe Hommage au pop art (1966). Jersey de laine incrusté de bleu, jaune, marine et orange. « Cette robe en jersey, la « seule matière moderne », selon Yves Saint Laurent, évoque une plage avec un soleil comme sur les œuvres de Roy Lichtenstein : avec les dunes et la mer et un grand soleil jaune. » Regardez-moi la finesse d’exécution de cette incrustation… C’est d’une régularité exemplaire ! Robes à motifs géométriques (1968-1970) « A la fin des années 1960, la tendance Op’Art envahit la mode. Les collections d’Yves Saint Laurent ne font pas exception. » Yves Saint Laurent s’est inspiré de ce nouveau concept présenté ici par ce tableau qui fait mal à notre rétine je vous le dis ! Il y a ce côté hypnotique avec cette impression de profondeur, de mouvement et de relief. C’est d’ailleurs tout le concept de cet art optique : Le Op Art Alom [Rêve] (1966) – Victor Vasarely Les robes d’Yves Saint Laurent sont présentées à côté de cette pièce signée Yaacov Agam, esprit Op’Art là aussi… C’était en fait l’aménagement de l’antichambre des appartements privés du Palais de l’Élysée pour le Président Georges Pompidou, 1974… Qui l’eut cru ?! Black White – Ellsworth Kelly (1968) – Robe du soir long (1965). Crêpe de soie noir. « Les deux artistes semblent s’inspirer de l’œuvre d’Henri Matisse qui n’eut de cesse de chercher à allier l’intelligibilité de la ligne à l’intensité de la couleur comme en témoigne cette robe dont la forme minimaliste semble être découpée dans la couleur noire ». The Moon – Gary Hulme (2009) – Robe Hommage à Tom Wesselman (1966). Jersey de laine violet, noir et rose. Je reste sans voix sur cette incrustation… Made in Japan – La Grande Odalisque – Martial Raysse (1964) – Manteau (1971). Fourrure de renard vert. Ce manteau a fait partie du fameux défilé qui fit scandale en 1971. Une exposition avait été proposée en 2015 au Palais Galliera : « Yves Saint Laurent présente la collection dite « Libération » ou « Quarante », inspirée par la mode de ces années marquées par la guerre. Robes courtes, semelles compensées, épaules carrées, maquillage appuyé : ces références au Paris de l’Occupation font scandale. Violemment critiquée par la presse, la collection donne toute son ampleur au courant rétro qui envahira rapidement la rue. » Manteau (1967) Raphia et col de macramé brodé de perles de bois. « En 1967, le couturier présente une collection inspirée des arts africains. Ce manteau évoque les vêtements traditionnels des danses rituelles du peuple Dogon. » Robe du soir long (1967). Organza brodé de rhodoïd et de perles de bois. Les motifs géométriques de cette robe renvoient aux textiles Bogolan du Mali. Le couturier avait déclaré : « C’est une robe faite pour être présentée uniquement. Il serait ridicule de la prendre pour une « robe à mettre » C’est un totem. »Avec cette poitrine conique, cette pièce exceptionnelle n’est pas sans évoquer les sculptures surréalistes de Giacometti. Cette robe, je l’avais déjà vue lors de l’inauguration du Musée Saint Laurent en 2017. Au travers ce modèle vous allez reconnaitre un autre grand couturier...mais qui? j'attends vos réponses Bonne balade et joyeuses Fêtes de Pâques Madame Clipo Voir les commentaires Partager cet article Repost0